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Posted: |
Apr 18, 2025 - 5:19 AM
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By: |
Nono
(Member)
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Claire, the daughter of the composer, who was supposed to perform one piece on the piano that evening, sent a letter to Radio France to protest against this last minute cancellation. The letter was reproduced on the Underscores.fr forum: "Bonjour, À l’issue d’une semaine épuisante de tensions et d’incertitudes, je vous écris car je ne peux pas taire les sentiments de frustration, d’incrédulité, de déception et de tristesse qu’ont généré la journée de vendredi 11 avril et l’annulation en dernière minute du concert-hommage à mon père, programmé pour le centenaire de sa naissance : « La nuit américaine : Georges Delerue, un géant du cinéma », concert auquel j’étais invitée à participer en tant que pianiste. Le concert du lendemain était intitulé « Le mépris », et, même si le mot est fort, je ne peux m’empêcher de trouver qu’il s’applique assez bien à la situation imposée vendredi au public et aux musiciens. Faut-il rappeler que le concert du 11 était complet depuis des semaines, et que le public s’était déplacé de toute la France, de Belgique, d’Italie, d’Angleterre, à grand frais, planifiant et payant le trajet aller-retour et l'hébergement dans une des villes les plus chères d’Europe ? Pour les musiciens invités, cela a représenté aussi un investissement majeur en temps, énergie et organisation, d’une part pour se mettre au service de Radio-France, mais surtout dans la perspective de partager, entre musiciens et avec un public de fidèles, des œuvres rarement – voire jamais – jouées en concert, qui témoignent de la richesse de la musique de Georges Delerue. Faut-il rappeler qu’un centenaire, par définition, se célèbre une fois par siècle, donc une fois dans une vie ? Faut-il rappeler aussi que le programme du concert de vendredi était le seul à faire entendre des aspects majeurs de la carrière de Delerue et de sa contribution au 7ème art ? - Sa longue collaboration et son amitié avec François Truffaut - Sa contribution et son soutien au cinéma d’auteur français, à travers les films « Quelque Part quelqu’un » et « Jamais plus toujours » de Yannick Bellon - Des thèmes comme «Trois petites notes de musique» ou «Radioscopie», devenus avec le temps si représentatifs d'une partie de la culture populaire - Son apport au meilleur de Hollywood, à travers la partition de « Salvador » - La grande diversité de son langage musical, du jazz aux esthétiques post-tonales et atonales, que reflète l’écriture pour orchestre et chœur de « Quelque part quelqu’un » et « Police python » Le droit de grève est un droit social fondamental, c’est un fait. Si les raisons données à cette grève sont certainement justifiées, la pertinence de l’avoir maintenue à Radio-France le 11 avril - tout en ayant permis que soit assurée la répétition générale le matin même - est à interroger : - Un mouvement social de deux jours avait déjà eu lieu une dizaine de jours auparavant - L’examen du projet de loi par l’Assemblée avait été reporté d’au moins plusieurs semaines, donc quel impact direct et immédiat sur l’examen du texte pouvait-on attendre d’une grève le 11 ? - France-Télévision avait de son côté levé son préavis de grève la veille - La médiatisation de cette journée de grève - apparemment peu suivie - a été très faible Le seul effet tangible de ce mouvement aura été de pénaliser et d’aliéner un public de mélomanes qui attendait depuis des mois l’occasion offerte par ce centenaire de célébrer la musique d’un compositeur cher au cœur de beaucoup mais peu joué. Il y a une réelle disproportion entre ce qui a pu être obtenu par la grève du 11 (rien, puisque l’examen du texte étant reporté, il faudra renouveler la grève lors des débats à l’Assemblée) et la portée et signification réelles du concert qui aurait dû se tenir ce soir-là : un événement reflétant la mission culturelle et publique de Radio-France, un hommage à un compositeur français important né il y a cent ans, un concert complet depuis des semaines, attirant un large public y compris de l’étranger. Ce concert sera probablement reporté à une date ultérieure en fonction du planning de Radio-France, donc à l’horizon 2027, hors célébrations du centenaire. Les fidèles de Georges Delerue et de sa musique : ses proches, ses compagnons de route, et ceux qui ont grandi avec sa musique, se retrouvent surtout désormais dans ma génération - celle de la soixantaine - et dans la génération qui me précède, et qui s’approche ou a dépassé 80 ans. Ce sont des temps de la vie où l’on fait moins de plans à long terme car on sait avoir moins de temps devant soi… Je vous remercie de m’avoir lue et d'avoir peut-être mieux réalisé la signification de l’annulation de ce concert. Si du point de vue de l’entreprise Radio-France, l’annulation d’un concert dans la saison est une goutte d'eau dans l’océan, sachez que cela restera, pour beaucoup, une source de regrets et d'incompréhension. Quelques mots de remerciements et d'excuse sincères de la part de Radio-France seraient, j'en suis sûre, appréciés par les musiciens qui se sont impliqués avec fierté dans ce projet. Vous avez mon accord pour transmettre cette lettre à toutes vos équipes, y compris aux musiciens de l'orchestre, grévistes ou non, avec qui nous avions l'occasion de créer un événement inoubliable. Cordialement, Claire Delerue"
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